Guillaume Dustan, de son vrai nom William Baranès, est né le 28 novembre 1965, même s’il aimait à dire qu’il avait véritablement vu le jour « en 1995, ou 96, en écrivant, puis en publiant, Dans ma chambre » (P.OL, 1996). Car avant d’être écrivain, Guillaume Dustan suivit un parcours des plus classiques (Sciences-Po- ENA) pour devenir juge administratif.

En 1989, il découvre sa séropositivité. Il décide, quelques années plus tard, de se mettre en scène à travers ses autofictions qui ne cachent rien de la vie parisienne dans le milieu gay qu’il mène. Il en vient ainsi à évoquer le barebacking (qui prône une sexualité sans préservatif entre adultes consentants) et devient la cible des associations homosexuelles.

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Personnage médiatique et volontairement provocant, il n’en n’est pas moins engagé, notamment dans la défense et l’illustration d’une littérature gay et lesbienne par l’intermédiaire de la collection Le Rayon (chez Balland) qu’il dirige de 1999 à 2003.

Prix de Flore en 1999 pour son roman Nicolas Page, il meurt injustement oublié le 10 octobre 2005 à l’âge de 40 ans, des suites d’une intoxication médicamenteuse involontaire.

A la question « pourquoi l’autofiction », Guillaume Dustan répondait :

« Ce qui serait surprenant d’après cette question, c’est pourquoi on aurait envie de raconter sa vie. C’est plutôt l’inverse qui est surprenant. Il est étonnant que ce soit surprenant de demander pourquoi on a envie de raconter sa vie. J’ai plutôt l’impression que c’est ça qui est normal, en tout cas que c’est ce qui se comprend le plus facilement, non ? Ce qui est étonnant, n’est-ce pas l’inverse, c’est à dire qu’il y ait des gens qui passent autant de temps à raconter des histoires qui ne parlent pas d’eux »

Lire l’entretien complet sur le site fluctuat.net

Bibliographie :

Dans ma chambre, Paris, Éditions POL, 1996.

Je sors ce soir, Paris, Éditions POL, 1997.

Plus fort que moi, Paris, Éditions POL, 1997.

Nicolas Pages, Paris, Éditions Balland, 1999.

Génie divin, Paris, Éditions Balland, 2001.

LXiR ou Dédramatisation La Vi Cotidièn, Paris, Éditions Balland, 2002.

Dernier roman, Paris, Éditions Flammarion, 2004.

Premier essai, Paris, Éditions Flammarion, 2005.

Œuvres (Tome 1), Paris, POL, 2013.

Filmographie :

Enjoy (Back to Ibiza) (2001, 120 minutes), projeté le 25 octobre 2007 à La Fémis, 6 rue Francoeur, Paris.

Sur Guillaume Dustan :

Dustan/engagement, écritures n°14 (collectif), 2005, Éditions 5c/écritures.

Personne n’a dit que Guillaume Dustan était un intellectuel, ou les raisons d’un échec, par David Vrydaghs.

Arnaud Genon