Même si dans ces deux ouvrages le nombre des articles portant dans leur titre explicitement le terme d’autofiction ne sont qu’au nombre de quatre (sur 49):

- Parry, Christoph, Autobiographisches bei Peter Handke. Die Wiederholung zwischen fiktionnalisisierter Autobiographie und autobiographischer Fiktion, Vol. 1 ;

- Benne, Christian, Was ist Autofiktion ? Paul Nizons ‘erinnerte Gegenwart’, vol. 2

- Wagner-Egelhaaf, Martina, Autofiction oder : Autobiographie nach der Autobiographie : Goethe – Barthe – Özdamar, vol. 2

- Nünning, Ansgar, Metaautobiographien: Gattungsgedächtnis, Gattungskritik und Funktionen selbstreflexiver fiktionaler Autofiktion, vol.2

ils abordent dans la plupart de leurs contributions un questionnement sur le tissage entre la fictionnalité et la réalité. Ce tissage peut être le fruit d’un travail sur l’utilité, la perte, le rejet, la recherche d’une identité éclatée ou, au contraire, une personnification, une figura trop comprimée. Mais le tissage des fils de la vie vécue et de la vie imaginée s’avère aussi, chez Yoko Tawada, à rendre hommage à un autre écrivain, ici Kafka, ou, encore, restituer à qui de droit ses identités profondes

De grands auteurs (Günter Grass, Ingeborg Bachmann, Peter Handke, Botho StrauB, Peter Härtling, Paul Nizon, Jürgen Becker, Heinrich Böll, Bernard Schlink, Elias Canetti, Martin Walser, Uwe Johnson…) accostent ici des auteurs moins connus, surtout dans notre univers francophone (Christian Kracht, Franz Führmann, Benedikt Faber, Carlfriedrich Claus, Claudia Rusch, Fred Wander, Herbert Achternbusch, Barbara Honigmann, Judith Hermann, Herta müller…). Faute qui serait à réparer, ce à quoi ces parutions nous invitent avec intelligence, acribie et un sens de l’histoire si typique pour les germanophones.

Un texte de Beatrice Sandberg confronte les fils d’écrivains célèbres, devenus écrivains eux-mêmes, à ce miroir que leur sont leurs illustres parents. Dans le vol. 1, la dernière contribution s’interroge sur l’autofiction ou: l’autobiographie après l’autobiographie en comparant personne de moins que Goethe, Barthes et Özdamar.

Nous ne pouvons qu’inviter les lecteurs à se procurer ces deux ouvrages qui ne sont malheureusement pas traduits en français. Nous attendons le troisième volume avec impatience.

Vol 1 : Grenzen der Identität und der Fiktionalität (Frontières entre l’identité et la fictionnalité), Hrg. Ulrich Breuer et Beatrice Sandberg, München, Iudicium Verlag 2006

Vol 2 : Grenzen der Fiktionalität und der Erinnerung, (Frontières entre la fictionnalité et la mémoire), Hrg. Christoph Parry et Edgar Platen, München, Iudicium Verlag, 2007

Le volume 3 est en préparation et annoncé pour 2009.

(Publié par Isabelle Grell)