"Autofiction : entre transgression et innovation" (p. 17-23) in Ecritures Evolutives, éd. Presses universitaires de Toulouse Le Mirail, juin 2010

Par Stéphanie Michineau

AUTOFICTION : ENTRE TRANSGRESSION ET INNOVATION

Il faut se rendre à ce constat : bien que l’usage cantonne l’autofiction à un mélange de réalité autobiographique et de fiction, cette définition ne fait pourtant pas l’unanimité en 2009 (notamment chez les chercheurs dont nous sommes qui appréhendent que l’enjeu de l’autofiction n’échappe derrière cette définition trop large).

Nous verrons donc dans un premier temps en quoi l’autofiction relève de la transgression mais aussi de l’innovation (bien que cet autre aspect soit plus contestable et d’ailleurs ait été contesté).

UNE TRANSGRESSION

L’invention du terme

Avant toute chose, il serait bon de revenir à l’invention du terme « autofiction » essentiellement pour deux raisons. La première est certainement que l’origine de l’autofiction résulte d’une transgression mais aussi et surtout parce qu’à notre grand étonnement, nous nous sommes rendue compte des nombreux quiproquos et amalgames qui entourent encore cette question à l’heure actuelle.

Le 21 juin 2008, à l’occasion de l’Assemblée générale réunissant la société des amis de Colette comme tous les ans, tandis que nous présentions brièvement l’objet d’étude sur lequel avait porté notre thèse intitulée l’Autofiction dans l’œuvre de Colette1, Jacques Lecarme était désormais désigné comme l’inventeur du terme autofiction. Nous nous sentions bien seule alors tentant de dissiper ce qui nous semblait résulter d’un terrible malentendu. Isabelle Grell (co-fondatrice avec Arnaud Genon du site Internet « http://autofiction.org ») nous exprimait également sa surprise par courriel lorsque nous lui narrions l’anecdote. Reconnaissons néanmoins à Jacques Lecarme le bénéfice d’avoir promulgué et attiré l’attention sur un néologisme qui, dans les années 1980, n’intéressait pas grand monde. En 1982, dans La Littérature en France depuis 1968, il intitulait la sous-partie d’un chapitre « indécidables et autofiction ». Mais il n’est pas le seul, Philippe Lejeune a fait beaucoup dans ces années-là pour l’essor du terme 1.

Au-delà du critique Jacques Lecarme, un écrivain nous semblait, par contre, plus propice à être interrogé quant à la paternité du mot. C’est à Marc Weitzmann (petit-cousin de Serge Doubrovsky pour « la petite histoire ») que l’on doit de s’être penché sur la question. Selon lui, l’attribution du mot en reviendrait à l’auteur de L’Oiseau Bariolé (1965), Jerzy Kosinski. Alors que cette question avait fait l’objet de notre part d’un long développement dans notre thèse, nous profiterons de cette brève tribune qui nous est accordée pour rectifier de légères approximations (cette fois, de notre part) qui ne remettent pas en cause, bien heureusement, la conclusion à laquelle nous étions arrivée dans notre thèse. Ainsi, Painted Bird (titre original, traduit en français par L’Oiseau Bariolé) raconte les aventures d’un enfant bohémien ou juif pendant la Seconde Guerre Mondiale que ses parents ont envoyé dans un village retiré d’Europe centrale afin de le mettre en sécurité. Ce récit était effectivement précédé d’un résumé signé des initiales de l’auteur JK (Jerzy Kosinski).

Elie Weisel percevant le livre « comme un témoignage authentique sur l’Holocauste » était assez représentatif en cela de la réception qui fut faite du livre à sa sortie. Pourtant l’histoire était inventée même si Kosinski précisait dans des notes 2 qu’il s’agissait d’une « non-fiction ». Alors qu’il aurait souhaité que ces notes encadrent le texte, elles furent la plupart du temps passées sous silence. Dans la collection de poche en 1966, nul trace d’un tel article par exemple. Et ce n’est qu’en 1976 et non en 1966 3 (comme nous l’avions mentionné par inadvertance) que L’Oiseau bariolé fut établi avec un avant-propos de l’auteur où l’éclaircissement du procédé utilisé ne laissait plus de doute sur ses intentions. Nous ne nous attarderons pas plus sur ce point car il a déjà fait l’objet dans L’Autofiction dans l’œuvre de Colette d’un long développement ; nous nous contenterons de dire que même si, après les analyses pertinentes de Philippe Vilain qui font autorité sur le sujet 4, on ne peut raisonnablement pas attribuer l’invention du mot à Kosinski, ce dernier en a très bien perçu la spécificité. En d’autres termes, Jerzy Kosinski n’est pas l’inventeur du mot puisqu’il s’agit de Serge Doubrovsky mais du procédé, du concept 5.

Après cette petite mise au point que nous espérons salutaire, nous restituerons la paternité du mot proprement dit à qui de droit. L’autofiction fut effectivement conçu à l’origine par Serge Doubrovsky qui, en 1977, lors de l’élaboration de Fils s’apercevait qu’il répondait à une gageure, celle de remplir la case aveugle laissée par Philippe Lejeune dans Le Pacte autobiographique :

Le héros d’un roman déclaré tel, peut-il avoir le même nom que l’auteur ? Rien n’empêcherait la chose d’exister Mais dans la pratique, aucun exemple ne se présente à l’esprit d’une telle recherche. 1

L’aspect transgressif

L’autofiction s’est voulue à ses prémices très éloignée de l’autobiographie : « Autobiographie ? Non. C’est un privilège réservé aux importants de ce monde, au soir de leur vie, et dans un beau style » 2 et proche de prérogatives psychanalytiques. Peu à peu, son sens a évolué et Doubrovsky conçoit désormais l’autofiction comme « une autobiographie post-moderne » :

Disons que c’est une variante « post-moderne » de l’autobiographie, dans la mesure où elle ne croit plus à une vérité littérale, à une référence indubitable, à un discours historique cohérent, et se sait reconstruction arbitraire et littéraire de fragments épars de mémoire.3

En 1989, la thèse de Vincent Colonna, sous l’égide de Gérard Genette, fait l’effet d’un véritable « pavé dans la mare » dans la mesure où il détourne le sens conféré par Doubrovsky à l’autofiction pour finalement se l’approprier. A l’opposé de Doubrovsky, Colonna, en effet, voit en l’autofiction « une fictionnalisation de soi » dans le sens où l’auteur s’inventerait une vie 4. Cette thèse (inédite à ce jour mais accessible sur Internet 5 ) possède une version largement remaniée sous forme de livre intitulé Autofiction & Autres mythomanies littéraires. Dans ce livre, il nomme cette conception de l’autofiction « autofiction fantastique ». C’est la seule, selon nous, qu’il reconnaisse véritablement et à laquelle nous assignerons, pour notre part, un aspect transgressif. Les autres modalités d’autofiction qu’il retient (biographique, spéculaire, intrusive) nous semblent, à côté, négligeables. C’est ainsi qu’il la voulut d’ailleurs pour « l’autofiction biographique » qu’il ramène au rang de roman autobiographique et pour « l’autofiction intrusive » qu’il désigne comme une forme ou que nous analysons comme tel de notre propre chef pour « les autofictions spéculaires » ; sachant que l’autofiction spéculaire fait apparaître l’auteur dans une métalepse ou bien l’œuvre dans une mise en abyme et que l’autofiction intrusive est de type auctorial.

UNE INNOVATION DISCUTABLE ?

En l’état actuel des recherches

Pour Serge Doubrovsky, il ne fait aucun doute que l’autofiction représenterait un genre littéraire défini suivant les dix critères recensés par Philippe Gasparini :

1° - l’identité onomastique de l’auteur et du héros-narrateur ;

2° - le sous-titre : « roman » ;

3° - le primat du récit ;

4° - la recherche d’une forme originale ;

5° - une écriture visant « la verbalisation immédiate » ;

6°- la reconfiguration du temps linéaire (par sélection, intensification, stratification, fragmentation, brouillages…) ;

7° - un large emploi du présent de narration ;

8° - un engagement à ne relater que des « faits et évènements strictement réels » ;

9° - la pulsion de « se révéler dans sa vérité » ;

10° - une stratégie d’emprise du lecteur.

Pourtant, on ne saurait parler de genre sans ancrage dans l’histoire littéraire, c’est pourquoi, même si Doubrovsky ne transige pas sur le mot dont il est l’initiateur, il convoque régulièrement cinq textes comme précurseur de l’autofiction : Nadja d’André Breton, La Naissance du Jour de Colette, Journal du voleur de Jean Genet, D’un Château l’autre de Louis-Ferdinand Céline, Les Mots de Jean-Paul Sartre. Malgré tout, ces livres ne répondent qu’en partie aux conditions susnommées précédemment. Doubrovsky ne révèle-t-il pas en cela qu’il est conscient que les limites de sa définition de l’autofiction doivent s’étendre pour perdurer au-delà de sa pratique de l’autofiction ? Nous étayerons notre point de vue sur la question en dernière partie de notre intervention.

Néanmoins, l’innovation (n’oublions pas que l’autofiction est apparue telle une révélation à Doubrovsky) est loin d’être partagée.

Vincent Colonna, le premier, appréhende l’autofiction non comme un genre mais comme un archi-genre aux allures protéiformes. Il s’en explique en 2004 dans son livre intitulé Autofiction & Autres mythomanies littéraires que nous eu l’occasion d’évoquer à ce propos précédemment mais de manière allusive. Les autofictions pourraient dès lors se ranger en différentes catégories 2 :

- Une tradition fantastique, où l’écrivain se travestit en chaman pour s’aventurer - de Dante à Borges, en passant par Cyrano de Bergerac - au-delà des limites humaines,

- Une tradition spéculaire, qui multiplie les jeux de miroirs et les clins d’œil, comme l’ont pratiquée Rabelais, Cervantès ou Italo Calvino,

- Une forme intrusive, qui surgit avec le roman moderne et les interventions d’auteur d’un Scarron, d’un Nabokov, plus récemment d’un J. M. Coetzee.

Mais aussi et c’est là que se situe son changement depuis l’élaboration de sa thèse, l’autofiction biographique :

Une tradition biographique qui donnera - sous l’impulsion de Rousseau et de La Nouvelle Héloïse - le roman autobiographique, genre disqualifié de Flaubert à Maurice Blanchot, puis remis au goût du jour sous le nom d’autofiction, où l’heure de l’exposition publique de l’intimité et de la télé réalité.

Il fait remonter l’autofiction fantastique à Lucien de Samosate (né vers 120 de notre ère). Quant à l’autofiction biographique qui mêle fiction et réalité autobiographique à laquelle il laisse désormais une place (ce qui n’était pas le cas dans sa thèse), elle n’aurait rien en cela de novateur puisque simple avatar du roman autobiographique, elle remonterait à Jean-Jacques Rousseau (La Nouvelle Héloïse, 1761).

Le point de vue de Philippe Gasparini dans Autofiction, Une aventure du langage, sans doute parce qu’il est l’un des plus récents sur la question, a éveillé notre curiosité aussi bien que notre intérêt. Sa réflexion s’est enrichie depuis la parution de son livre Est-il je ? en 2004 puisqu’il met en avant dorénavant la particularité qui se dégage de l’autofiction par rapport au roman autobiographique qu’il considérait dans Est-il je ?, à l’instar de Vincent Colonna, comme un simple effet de mode ou un moyen de remettre au goût du jour « le genre inavoué, honteux, innommable qu’était le roman autobiographique » 1. Gasparini classe l’autofiction parmi « les autonarrations » et en fait une équivalence de « roman autobiographique contemporain » (mettant en avant l’aspect novateur de la forme). Mais la nouveauté de l’autofiction se réduit pour lui à cela, ce qui n’en fait pas à ses yeux un genre à part entière 2.

Le dernier ouvrage collectif en date, paru en janvier 2007 et intitulé Genèse et autofiction (issu de la rencontre qui s’est tenue le 4 juin 2005) 3 révèle, quant à lui, l’élargissement de l’autofiction qui se situerait entre réalité autobiographique et fiction. Nous avions dénoncé en introduction les méfaits d’une telle définition qui pourrait être préjudiciable à terme à cette forme littéraire.

Notre pierre à l’édifice « Autofiction »

Rappelons-le, c’est par l’entremise d’une écrivaine Colette, que nous avons entrevu et réfléchi sur la complexité que recouvre l’autofiction. Pour notre part, nous pensons que l’innovation de l’autofiction est telle qu’elle peut effectivement rentrer dans le cadre d’un genre. Nous ne saurions l’assimiler au roman autobiographique et même au roman autobiographique contemporain car elle jouit d’une spécificité qui l’en éloigne indubitablement. Il est vrai que notre conception du roman autobiographique n’est pas la même que celle de Philippe Gasparini et s’approcherait plutôt de celle d’Yves Baudelle 4 . Nous ne voyons pas dans les romans autobiographiques l’intention de la part de l’auteur pour qu’on l’y reconnaisse. Et surtout la recherche de vérité nous semble vitale dans l’autofiction (expérimentale dans le sens profond qu’une écrivaine telle Chloé Delaume assigne à une telle recherche1). Ce qui n’est pas le cas du roman autobiographique pour qui cette recherche est contingente.

C’est la raison pour laquelle nous n’adhérons pas pleinement à la liste affichée par Jacques et Eliane Lecarme dans L’Autobiographie 2 lorsqu’ils différencient l’autofiction à extension restreinte de Doubrovsky et à extension large selon Colonna (ce qui, en soi, est une bonne idée) : nous les rejoignons bien évidemment lorsqu’ils placent La Naissance du jour de Colette ou A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie d’Hervé Guibert parmi les autofictions selon Doubrovsky mais plus lorsqu’ils rangent W ou le Souvenir d’enfance de Georges Perec 3, Journal du voleur de Jean Genet, les trois volumes des Romanesques d’Alain Robbe-Grillet (Le Miroir qui revient, Angélique, Les Derniers jours de Corinthe)4 dans une extension large. Ceux-ci nous paraissent plus appropriés dans la filiation de Doubrovsky dans la mesure où ces recueils ont en commun de soumettre la fiction à un but autobiographique tandis que Colonna refuse une telle finalité à l’autofiction. Nous comprenons néanmoins que si ces deux livres ainsi que la trilogie de Robbe-Grillet se trouvent dans le champ de Colonna, c’est parce que Jacques et Eliane Lecarme ont pris l’acception de l’autofiction chez Doubrovsky selon sa définition originelle : « soit un roman dont les trois instances narratives (auteur-narrateur-personnage) portent le même nom ». Pourtant ce critère, selon nous, n’est pas opératoire et les textes devraient être rangés selon qu’ils ont une finalité autobiographique ou non. L’objet sur lequel porte l’indignation de Doubrovsky, en 2005, est à cet égard instructif :

C’est un abus inadmissible que de l’assimiler l’autofiction, comme Vincent Colonna, à l’autofabulation, par laquelle, un sujet, doté du nom de l’auteur, s’inventerait une existence imaginaire, tel Dante, racontant sa descente en enfer ou Cyrano son envol vers la Lune. La « fabulation de soi » se rencontre chez les pensionnaires de Saint-Anne.5

Finalement, notre sentiment profond est que la recherche de vérité serait consubstantielle au genre autofictionnel. Doubrovsky en a parfaitement conscience lorsqu’il désigne l’autofiction comme une autobiographie postmoderne, défendant l’idée qu’on ne pouvait plus écrire l’autobiographie de la même manière qu’auparavant depuis l’avènement de deux évènements : la psychanalyse qui morcelle « le moi » mais aussi le désastre de la Seconde Guerre Mondiale qui soulève le questionnement suivant : comment écrire « avec des mots » ce qui est inconcevable ? Selon nous, l’autofiction est lié à l’indicible, qui ne peut se dire qu’en inventant « un langage nouveau ».

Et ce n’est bien sûr pas un hasard si l’on constate que l’autobiographie est l’écriture des minorités : des juifs en l’occurrence (Doubrovsky, Kosinski, Perec mais aussi Federman, Primo Lévi, Philip Roth), des homosexuels (Genet, la question de l’autofiction est posée pour Marcel Proust 1) mais aussi des femmes du début XXe siècle dont l’identité est mise à mal (Pour Colette, cela est particulièrement frappant). Mais aussi le reflet de l’étrangeté de soi à soi : l’échangisme pour Catherine Millet (« La Vie sexuelle de Catherine M. »), le sida pour Hervé Guibert (« A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie »), l’inceste pour Christine Angot (« L’inceste »), la mort d’un enfant chez Philippe Forest (« L’Enfant éternel ») ; la liste n’est pas exhaustive.

En définitive, notre définition se situe entre Serge Doubrovsky et Vincent Colonna. Nous ne saurions être aussi intransigeante concernant l’homonymie de l’identité onomastique mais bien entendu il faudrait que le personnage fonctionne comme un double, que l’intention de l’auteur sur ce point soit clairement perceptible. Concernant cette fois la place à accorder à la fiction dans le mot autofiction (qui fait pencher de l’un ou l’autre côté selon que l’on conçoit la fiction comme une diction ou comme une fiction des faits), nous sommes d’avis que la frontière n’est pas si étanche que nous le laisse supposer Serge Doubrovsky entre diction et fiction. D’ailleurs, dans Fils, la part de fiction est plus importante qu’il ne l’avoue en théorie. Quant à l’autofiction fantastique de Vincent Colonna, elle n’est fantastique que pour le lecteur que nous sommes et une fois recontextualisée, l’on s’aperçoit que pour Lucien de Samosate (le premier, selon Colonna a avoir utilisé le procédé) tout est vrai ainsi que pour les lecteurs de l’époque. En fait, Colonna et Doubrovsky sont plus proches sur ce point qu’ils ne semblent le revendiquer. En ce qui nous concerne, nous pensons qu’à partir du moment où la fiction est mise au service de la finalité autobiographique (dans le sens éthique de vérité) il est très difficile de distinguer clairement les deux. Ainsi, nous proposons comme définition :

Une autofiction est un récit où l’écrivain se montre sous son nom propre (ou l’intention qu’on le reconnaisse soit indiscutable) dans un mélange savamment orchestré de fiction et de réalité dans un but autobiographique.

Même si au premier abord, notre définition de l’autofiction semble s’éloigner d’un des critères affiché de l’autofiction pour Doubrovsky qui consiste à ne relater que « des faits et évènements strictement réels », nous la voulons comme un prolongement à sa propre définition afin que le genre de l’autofiction perdure et fasse encore des émules.

D’ailleurs, il ne fait aucun doute que sa définition en ce qu’elle est trop restreinte risque à terme de n’illustrer que ses propres livres ? Doubrovsky n’en est-il pas le premier conscient lorsqu’il revendique dans sa lignée des livres tels que La Naissance du Jour par exemple, livre dans lequel Colette ne respectait pas les faits tels qu’ils se sont passés mais les utilisait à des fins expérimentales ?

Stéphanie Michineau, Université du Mans, michineau_stephanie@yahoo.fr

NOTES

1 Pas encore publiée à ce moment-là. A signaler que nous avons publié récemment un livre qui développe un des aspects de la thèse : Construction de l’image maternelle chez Colette de 1922 à 1936. Pour en savoir plus, consultez : http:// stephanie-michineau.publibook.com

1 On pense en effet à Je est un autre.

2 Notes et non Nothes (sic) of the Author of Painted Bird, 1965.

3 Sans doute peut on expliquer cette erreur par une légère confusion entre « Notes of the Author » (1965) et « Avant-propos de l’auteur » (1976).

4 VILAIN Philippe, Défense de Narcisse, Paris : Grasset, 2005, 169-180.

5 Néanmoins, si Kosinski nous apparaît novateur c’est plus par son discours d’escorte au livre que par le fait d’écrire une autofiction puisque Doubrovsky reconnaît lui-même que « même s’il est l’inventeur du terme, il n’a pas inventé la chose qui traversait tout le XXe siècle ».

1 LEJEUNE Philippe, Le Pacte autobiographique, Paris : Le Seuil, 1998 1975, p. 31.

2 DOUBROVSKY Serge, Fils, op. cit., quatrième de couverture.

3 GASPARINI Philippe, Autofiction, Une aventure du langage, Coll. Poétique, Paris : Le Seuil, 2008, p. 221.

4 La définition exacte de l’autofiction dans la thèse est celle-ci : « Une œuvre littéraire par laquelle un écrivain s’invente une personnalité et une existence tout en conservant son identité réelle ».

5 http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/04/70/04/PDF/tel-00006609.pdf

1 GASPARINI Philippe, Autofiction, Une aventure du langage, op. cit., p. 209.

2 Nous reproduisons ici les définitions mêmes de Vincent Colonna apparaissant en quatrième de couverture du livre.

1 Cf. chapitre « Innommable » in Est-il je ?, op. cit..

2 On l’aura compris, Philippe Gasparini préfère accorder le statut de genre au roman autobiographique.

3 A noter qu’un colloque sur l’autofiction plus récent s’est tenu du 21 au 31 juillet 2008 à Cerisy-La-Salle. Les actes sont prévus courant 2010.

4 Nous renvoyons à la partie « Roman du je, Roman autobiographique » d’Autofiction, Une aventure du langage, op. cit., p. 249.

1 Chloé Delaume prépare actuellement un essai sur l’autofiction qu’elle prévoit d’intituler Le Moi de Mars (PUF). Elle s’en explique sur son site Internet : http://www.chloedelaume.net/remarques/index.php (#219 et #218).

2 LECARME Jacques et LECARME-TABONE Eliane, L’Autobiographie, Paris : Armand Colin, 1999 1997, 273-280.

3 Nous ne partageons pas l’évolution de la pensée de Philippe Lejeune lorsqu’il refuse d’accorder à W ou le souvenir d’enfance de Perec le statut d’autofiction. S’il s’y résout finalement, c’est dans un sens large et vague (« Georges Perec, autobiographie et fiction », in Genèse et autofiction, op. cit., 145-146). Il nous semblait plus clairvoyant lorsqu’il pressentait une innovation en autobiographie (« Peut-on innover en autobiographie ? » in L’Autobiographie, Coll. Confluents Psychanalytiques, Paris : Les Belles Lettres, 1988). Pour nous, Perec essaie effectivement d’inventer « un langage nouveau » afin d’atteindre l’inexprimable qui se situe dans l’entre-deux.

4 Egalement à appréhender dans le cadre d’une démarche d’« innovation » en autobiographie.

5 « Débat : l’autofiction en procès ? » in Magazine littéraire, n°440, mars 2005, 26-28.

1 La démarche entre autres de Nathalie Mauriac Dyer dans son article « A la recherche du temps perdu, une autofiction » (in Genèse et autofiction, op. cit.) s’inscrit dans une telle interrogation.

Bibliographie

COLONNA Vincent, L’Autofiction. Essai sur la fictionnalisation de soi en littérature, thèse sous la direction de Gérard Genette, EHESS, 1989.

COLONNA Vincent, Autofiction & Autres mythomanies littéraires, Paris : Tristram, 2004.

DOUBROVSKY Serge, Fils, Coll. Folio, Paris : Gallimard, 2001 Paris : Galilée, 1977.

GASPARINI Philippe, Est-il je ?, Coll. Poétique, Paris : Le Seuil, 2004.

GASPARINI Philippe, Autofiction, Une aventure du langage, Coll. Poétique, Paris : Le Seuil, 2008.

JEANNELLE Jean-Louis et VIOLLET Catherine avec la collaboration de GRELL Isabelle, Genèse et autofiction, Coll. Au cœur des textes, Louvain-La Neuve : Academia-Bruylant, n° 6, 2007.

KOSINSKI Jerzy, Avant-propos de l’auteur (1976), L’Oiseau bariolé, Paris : J’ai lu, 1966.

LECARME Jacques et LECARME-TABONE Eliane, L’Autobiographie, Paris : Armand Colin, 1999, 1997.

LEJEUNE Philippe, Le Pacte autobiographique, Paris : Le Seuil, 1998, 1975.

LEJEUNE Philippe, Je est un autre, Coll. Poétique, Paris : Le Seuil, 1980.

LEJEUNE Philippe, « Peut-on innover en autobiographie ? » in L’Autobiographie, Coll. Confluents Psychanalytiques, Paris : Les Belles Lettres, 1988.

MICHINEAU Stéphanie, L’Autofiction dans l’œuvre de Colette, Coll. Epu, Paris : Publibook, août 2008.

MICHINEAU Stéphanie, Construction de l’image maternelle chez Colette de 1922 à 1936, Coll. Aparis, Paris : Edilivre, 2009.

VILAIN Philippe, Défense de Narcisse, Paris : Grasset, 2005.