Thomas CLERC et Thomas SIMONNET

10.06.2013 - 12:56

Comment écrire l’urgence de vivre et la peur de mourir dans les années 1980-90, à une époque où le sida provoquait une hécatombe dans les rangs homosexuels ? Deux écrivains ont tenté l’expérience avant leur disparition. L’un a affirmé que « la mort, on la bâillonne, on la censure, on tente de la noyer dans le désinfectant, de l’étouffer dans la glace ». Il voulait « lui laisser sa voix puissante et qu’elle chante, diva à travers (s)on corps ». Il s’appelait Hervé Guibert, avait écrit un livre retentissant en 1990 A L’ami qui ne m’a pas sauvé la vie, et il est mort en 1991. L’autre était plutôt du genre à écrire qu’il « attendrai(t) d’être malade, (que) ça ne durera sûrement pas longtemps » et qu’alors il se « dégoûterait tellement que ce sera enfin le moment de (s)e tuer. » Son nom de plume était Guillaume Dustan et il est mort en 2005.

Depuis quelques années, les éditions Gallimard ont entrepris d’éditer l’ensemble de l’œuvre d’Hervé Guibert. Les Lettres à Eugène sont les dernières à paraître. Quant aux ouvrages de Guillaume Dustan, les éditions P.O.L. ont entamé leur publication sous la forme d’une trilogie dont le 1er volume vient de paraître. Une occasion donc de réunir ces deux écrivains sous un triple rapport : littérature, sida et les années 1980-90.

Sons diffusés :

- Archive de Guillaume Dustan dans l’émission « Pink » sur « Pink télé » en 1999

- Lecture d’un extrait du roman « Plus fort que moi » de Guillaume Dustan

- « Insensatez » interprété par Antonio Carlos Jobim

Pour poursuivre la discussion, retrouvez ci-dessous les principaux documents et ouvrages évoqués dans l’émission, ou rendez-vous sur la page Facebook et le compte Twitter de La Grande Table.

http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-thomas-clerc-et-thomas-simonnet-2013-06-10#.UbbU-sHvmOY.facebook

Publié par Isabelle Grell