SIDONIE - GABRIELLE COLETTE est née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en Puisaye dans l'Yonne. Elle se mariera trois fois. De sa rencontre avec son premier mari, Willy, qu’elle qualifiera plus tard de « jouteur » date son installation à Paris et la parution de Claudine à L’Ecole (1900) signé du seul Willy. Le livre connut un énorme succès et sera suivi de la longue série des Claudine, toujours signé Willy. Son mariage ne tarde pas « à battre de l’aile » et Colette fréquente le milieu saphique ; elle aura une liaison avec Missy, fille du duc de Morny, marquise de Belbeuf. En 1907 paraît La Retraite sentimentale signé « Colette Willy » et trois ans plus tard, le divorce est prononcé entre elle et Willy alors que leur mésentente est de notoriété publique.
Colette se marie une seconde fois en 1912 avec l’un des rédacteurs en chef au « Matin » auquel elle collabore, Henry de Jouvenel. De cette union naîtra l’année suivante, Bel-Gazou. Bertrand, le fils d’Henry, revient dans les années 1980 sur cette période et dévoile le déniaisement sensuel auquel l’initie sa belle-mère, à l’origine de livres tels que Le Blé en herbe (1923) La Fin de Chéri (1926), mais non Chéri (1920) précédant leur rencontre.
Colette suscite l’étonnement en 1922 en revenant sur son enfance dans un très beau livre intitulé La Maison de Claudine. Il est le premier d’une trilogie rassemblant La Naissance du Jour (1928) et Sido (1930). Colette, à cette occasion, parvient au rang de classique (même si c’est un classique mineur) ; dans un premier temps, elle favorise donc la lecture pseudo - autobiographique auquel on réduit son œuvre…
En 1935, Colette se marie pour la troisième et dernière fois avec celui qu’elle nommera « son meilleur ami », Maurice Goudeket, alors qu’elle est progressivement immobilisée par une arthrite très douloureuse à partir de 1939.
Mais alors que les quinze dernières années de sa vie sont ponctuées par une reconnaissance unanime du public et de ses pairs (Colette est présidente de l’académie Goncourt à partir du 1er octobre 1949. Les Œuvres complètes sont publiées en quinze volumes par la maison d’édition Le Fleuron. En 1953, elle est promue au rang de grand officier de la légion d’honneur et recevra à sa mort en 1954, des obsèques nationales), elle aura tendance à rééquilibrer la part d’imaginaire qui entre dans ses livres et notamment ceux à caractère autobiographique autrefois revendiqués comme tel, laissant le champ ouvert à un éclairage nouveau pour les lecteurs « avertis » futurs dont nous espérons faire partie !

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Colette par Pazzi (c) Pazzi

Serge Doubrovsky qui est l’inventeur du terme d’autofiction - qu’en dernier ressort il appréhende comme une variante de l’autobiographie - considère Colette comme une pionnière illustrant sa conception : "On découvre quand même, chez Colette, un livre qui s’appelle La Naissance du jour qui a paru en 1928 et qui, à l’origine, portait sur son péritexte le sous-titre roman. Et dans le roman de Colette, La Naissance du jour, on trouve un personnage de femme âgée qui s’appelle Colette. Ensuite, on apprend qu’elle a écrit les Claudine. Bref, elle s’est mise en scène comme le personnage d’un roman écrit par Colette sur Colette."

BIBLIOGRAPHIE

ŒUVRES COMPLETES
Il existe essentiellement quatre ensembles d’Oeuvres.

- Oeuvres Complètes, en 15 volumes : Flammarion, édition dite du « Fleuron », 1948-1950.
Edition revue par Colette, qui rédigea un certain nombre de préfaces. En tête de chaque ouvrage, on trouve une notice bibliographique, due à Maurice Goudeket. Une bibliographie de l’oeuvre de Colette et des études critiques achève le tome XV.

- Oeuvres Complètes, en 16 volumes : Flammarion, édition dite du « Centenaire », 1973-1976. Cette édition, la plus complète à ce jour, a été augmentée de recueils posthumes rassemblés par Maurice Goudeket : Paysages et portraits, Contes des mille et un matins (tome XIII), Derniers écrits (tome XIV) et de cinq volumes de correspondance établis par Claude Pichois (Lettres à Marguerite Moreno (tome XIV), Lettres de La Vagabonde, Lettres à Hélène Picard (tome XII), Lettres au petit Corsaire et Lettres à ses pairs (tome XVI). Une version reliée de cette édition a été publiée par le Club de l’Honnête Homme.

- Romans. Récits. Souvenirs, en 3 volumes : Laffont, collection « Bouquins », édition établie par Françoise Burgaud.

- Oeuvres Complètes, en 4 volumes : Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 1984, 1986,1991 et 2001 sous la direction de Claude Pichois qui a préfacé chaque tome.

Textes non recueillis dans les Oeuvres Complètes
Alors qu’aucune édition ne peut à ce jour être qualifiée de vraiment « complète », nous relevons encore ces quelques ouvrages généraux regroupant un certain nombre de textes de Colette non repris dans les volumes :

- Sous le titre Au concert, Alain Galliari a édité, préfacé des chroniques musicales et dramatiques (signées Claudine en 1903, Bordeaux, éd. Le Castor Astral, « Les Inattendus », 1992).

- Alain et Odette Virmaux ont publié avec Alain Brunet Colette et Le Cinéma, préface de Claude Pichois, éd. Fayard, 2004. Sont réunis dans cet ouvrage tous les textes que Colette a consacrés au cinéma : dialogues, critiques, chroniques, interviews, pendant près de quarante ans.

- La société des amis de Colette édite chaque année les Cahiers Colette (offerts aux adhérents) regroupant des textes peu connus ou inédits de l’auteur. Les Cahiers Colette sont au nombre de 30 à ce jour (nov. 2008).

(publié par Isabelle Grell)