Annie Ernaux, les écritures à l'œuvre

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Actes du colloque « Annie Ernaux : les écritures à l’œuvre », Université de Picardie Jules Verne, 16 et 17 mars 2017

« Devrais-je alterner constamment l’une et l’autre vision historique – 1958/2014 ? Je rêve d’une phrase qui les contiendrait toutes les deux, sans heurt, simplement par le jeu d’une nouvelle syntaxe » écrit Annie Ernaux dans Mémoire de fille, signalant par ces considérations métanarratives une attention portée tant à la poétique du récit qu’à ses enjeux proprement stylistiques. Loin d’occuper une place marginale dans l’œuvre, ce type de commentaire met au premier plan ce que l’auteure appelle la « douleur de la forme », autrement dit la recherche inquiète d’une écriture à la mesure du projet à l’origine de chaque livre.

Pour le lecteur d’Annie Ernaux, cette réflexion sur les choix d’énonciation ou la composition de la narration est à la fois une évidence et une difficulté. Une évidence : Annie Ernaux multiplie les signes de cette recherche formelle de livre en livre. Une difficulté : l’abondance des métadiscours dans les textes, paratextes et péritextes auctoriaux ont pu paradoxalement détourner l’attention de la critique universitaire de ce type de questionnements. L’intérêt pour le renouvellement des formes autobiographiques, pour les enjeux sociaux et politiques des livres d’Annie Ernaux s’est parfois traduit par un oubli de l’élaboration narrative, stylistique et discursive de ses textes. Certes, « l’écriture plate » a suscité de nombreux travaux, mais le succès de cette formule de La Place a occulté la diversité des écritures à l’œuvre depuis Les Armoires vides jusqu’à Mémoire de fille.

Le présent dossier, qui rassemble des contributions issues du colloque « Annie Ernaux : les écritures à l’œuvre » (Université de Picardie Jules Verne, 16 et 17 mars 2017), entend précisément mettre en évidence la pluralité des écritures en jeu dans le « travail » d’Annie Ernaux, en tenant compte non seulement des textes, mais aussi des entretiens et des interventions médiatiques de l’auteure.

Textes réunis et présentés par Aurélie Adler (UPJV) et Julien Piat (Université Grenoble-Alpes)

avec la collaboration de Véronique Montémont (Université de Lorraine) et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.

Introduction : Annie Ernaux, les écritures à l’œuvre

Aurélie Adler et Julien Piat Résistance du récit : texte et métatexte chez Annie Ernaux

Pierre-Louis Fort Lettres de fille : les usages de la lettre chez Annie Ernaux

Maya Lavault La représentation de discours non actualisés dans Mémoire de fille : les tâtonnements du souvenir

Bérengère Moricheau-Airaud (Auto)citation et initiation sexuelle dans Mémoire de fille d’Annie Ernaux

Barbara Havercroft Poétique de la liturgie dans La Honte d’Annie Ernaux

François Dussart Itératisme et écriture transpersonnelle : Une femme d’Annie Ernaux

Florence de Chalonge L’art de la liste chez Annie Ernaux : « entre l’illusion de l’achevé et le vertige de l’insaisissable »

Nathalie Froloff Ekphraseis photographiques dans Mémoire de fille

Fabien Arribert-Narce Cinématographie de l’écriture chez Annie Ernaux

Jean-Benoît Gabriel La colère saine d’Annie Ernaux

Ania Wroblewski La langue de l’entretien. Annie Ernaux dans Les mots comme des pierres

Marie-Laure Rossi

Publié par Isabelle Grell