Après un livre sur les aidants et une enquête autour des foudroyés, l’autrice de Histoires naturelles de l’oubli revient à la fiction avec Une existence sans précédent. Une épopée traversée par le deuil, trouée de jeux de langue.

Quand elle est angoissée, Helena Cervak crie très fort pour libérer son animal intérieur, probablement un rongeur ou une taupe. C’est en tout cas ce qu’elle a raconté à son ami Wallid, alors qu’ils étaient soignés ensemble dans un centre spécialisé dans les dépressions adolescentes.

Tout, dans la vie et la tête d’Helena Cervak, est affaire de perceptions amplifiées, de sonorités, de torsions du réel et du langage. Installée pour quelques jours dans un hôtel à la frontière franco-italienne, elle est réveillée par un boucan d’enfer : l’insupportable crissement des piquants d’un hérisson, aussi sec baptisé Ludwig, coincé dans les mailles du grillage.

Quand commence Une existence sans précédent, Helena a tout quitté pour partir au volant d’une petite voiture rouge, achetée pour l’occasion. Tout quitter est un bien grand mot puisque sa vie tient dans une valise : des carnets, quelques livres, un pyjama à motifs ananas et les cendres de Nicole, la mère de la famille d’accueil où elle a vécu onze ans.

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