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Anne Weber est née à Offenbach en 1964 mais quitta son pays natal pour Paris en 1983 où elle étudia le français et la littérature française (Lettres Modernes) à la Sorbonne.
De 1989 à 1996, elle travailla dans le lectorat de différentes maisons d'édition françaises. Elle traduit notamment des textes allemands en français de Hans Mayer, Jacob Burckhardt, Elenore Frey, Sibylle Lewitscharoff, Brigitte Vanderbeke, Wilhelm Genazino et de Peter Handke. En 2004, elle traduit pour la première fois un texte allemand en français, « VIES minuscules » de Pierre Michon. Ses propres publications n´apparurent qu´à partir de 1998 en français (Editions du Seuil), puis en version allemande aux éditions Suhrkamp. Ses trois premiers livres parurent tout d´abord en version française. Pour les publications suivantes, l´allemand fut la première version. De ce fait, il y a toujours deux « versions originales » chez Anne Weber.
En 2004, Anne Weber reçut le prix "Heimito-von-Doderer" et le prix "3sat Klagenfurt" en 2005. En 2008 elle reçu le Prix européen du meilleur traducteur.

Après Ida invente la poudre, une fable fantastique pour une méditation sarcastique sur l’inconvénient d’être né, Anne Weber, dans Première personne (Le Seuil – 2001), se lance dans une exploration de la conscience, une tentative pour retrouver par l’écriture " la clairvoyance d’antan, d’avant les raidissements successifs de l’enfance, les pétrifications de l’adolescence, les glaciations de l’âge adulte ". Avec une remarquable maîtrise, son œil faussement ingénu se pose sur nos rêves, nos aliénations et nos fantasmes. Pas besoin d’inventer des personnages, sa propre écorce charnelle fera l’affaire puisqu’elle renferme toutes les virtualités
Dans Cerbère (Seuil, 2004) l'auteur, parfaitement bilingue et traductrice de Pierre Michon, Peter Handke, Walter Benjamin et alii, réussit à aller plus loin et brouille une fois pour toutes les cartes de sa dualité. Par un savant alliage de ses univers favoris, ce livre débute comme un essai très stimulant. Qu'il s'agisse de détresse existentielle ou d'images de soi, le propos s'ancre en terrain solide. Mais rapidement, comme aussi dans Cendres & Métaux (Seuil 2006), la machine à penser se dérègle, imprévisible, zigzaguant d'une fantaisie à l'autre. L'inventivité précipite l'essai dans un imaginaire débridé. Dans sa quête de sens, le personnage réussit à escamoter les repères. «Je», c'est l'artifice parfait de l'inconnu. Le nom propre demeure. C'est un des paradoxes. Anne Weber crée une illusion, des doubles, la fiction, un dialogue en imagination, en une conscience finement lettrée. L'invention, dans Cerbère, qui rappelle l'art de Michon sans le nommer, consiste à faire d'un manque de père une joie subversive: ce creux baroque, ce Cerbère, est un laissez-passer de l'autobiographie, sans les méfaits de la confidence ni du mensonge.

1998 : Ida invente la poudre
2001 : Première personne
2004 : Cerbère
2006 : Cendres & Métaux
2006 : Chers Oiseaux

http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/CPB01003101/speciale-salon-du-livre.fr.html

Isabelle Grell