Sur La Revue Littéraire 51, spécial Hervé Guibert, Léo Scheer, 7 décembre 2011

Sous la direction d’Arnaud Genon. Avec les contributions de René de Ceccatty, Christophe Donner, Arnaud Genon, Bénédicte Heim, Claire Legendre, Catherine Mavrikakis, Philippe Mezescaze, Mathieu Simonet, Abdellah Taïa… Photographies inédites d’Hervé Guibert par Bernard Faucon.

Excellent numéro que nous offre LA REVUE LITTERAIRE (Léo Scheer), pour saluer la mémoire d’Hervé Guibert, disparu il y a vingt ans, le 27 décembre 1991.

Excellent parce qu’il évite tous les écueils du genre « mémorial » qui plombent en général ce genre d’entreprise. L’hagiographie « enthousiaste », l’érudition épuisante, le papillonnage autour de la seule figure centrale.

Dès l’avant-propos, Arnaud Genon pose le fil rouge du projet : que reste-t-il d’Hervé Guibert vingt ans après ? Et sa conclusion est des plus claires : il reste … Hervé Guibert !

Toutes les interventions ici ont un ton, un propos, un regard authentiques et à la sortie de la lecture de ce numéro on connaît mieux, loin des volutes sulfureuses des « buzzs » médiatiques de l ‘époque, Hervé Guibert. L’écrivain authentique, l’amant vénéneux, la source d’inspiration d’écrivains marqués par le structuralisme, le photographe passionné et étrange, et la myriade de facettes d’un écrivain, d’un homme qui – malgré la brièveté de son existence – a eu le temps d’être fascinant. Trop sûrement : d’avoir été, par sa sexualité, sa souffrance, sa maladie, sa mort, hyper-médiatisé, il souffre assurément aujourd’hui d’une sorte d’oubli injuste.

C’est en cela que ce numéro de la Revue Littéraire (Léo Scheer) est réussi. Il nous ramène au vrai Hervé Guibert, à son œuvre. Simplement. Radicalement aussi, comme le dit Bénédicte Heim dans son article de conclusion :

« Et ce qui est sûr, c’est ceci : après Guibert, c’est comme après Duras, on ne peut plus écrire pareil. »

Léon-Marc Levy

Lien : http://www.lacauselitteraire.fr/la-revue-litteraire-leo-scheer-n-51.html