Laurent Herrou, Cocktail, EP & LA, 2010. ISBN : 978-2-919364-00-8. Voir ici.

Postface de Nicolas Brulebois

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Le 19 janvier 2000, on fête aux éditions Balland la nouvelle année et les dernières parutions de la collection « Le Rayon », dirigée par Guillaume Dustan. Laurent Herrou est de la partie : il vient de publier Laura, son premier roman.

Cocktail est le récit de cette soirée : rencontres, valse des sourires, des hypocrisies, des jalousies. Le narrateur y côtoie G., Guillaume Dustan, qui traverse le roman comme un fantôme qu’on aime à retrouver, à ne pas oublier. Mais il croise aussi les inconnus, ceux dont il a entendu parler, ceux qu’il n’aime pas après avoir échangé quelques mots. Le dédain, le mépris, les regards. Les voix se croisent, se mélangent. Les phrases en suspens. Les silences gênés. Les rires qui éclatent, trop fort.

La publication de Laura devait changer la vie du narrateur. Tout au moins, le pensait-il… Mais ce cocktail est un bal de vanités, de vacuité. Ce qui n’est pas grave, après tout. Car « C’est la littérature qui est importante. Peu importe les hommes qui la font ». Laurent Herrou, de ses phrases ciselées et tranchantes, n’épargne personne, dépeint tout ce petit monde de manière quasi sociologique. Comme un traître (le rôle qu’il préfère). Où plutôt, un dévoué à la vérité. « La vérité. C’est ce à quoi je me tiens. Comme certains au vouvoiement. D’autres à l’alcool. D’autres encore à la connerie. Chacun son truc ».

Arnaud Genon

Voir aussi :

- ''Laura''

- ''L'écriture en soi. Multiplier la création''